J'Y SUIS ALLERGIQUE:

JE BAZARDE MON CHIEN

par France Yorel
Photos: banque d'images CELSIUS Prod

Les allergies sont de plus en plus fréquentes et celles qui concernent les animaux ne dérogent pas à la règle.


Les Français ont de plus en plus d’animaux de compagnie, ceci explique cela.


On associe souvent les poils des animaux aux réactions allergiques, mais ceux-ci ne sont pas à proprement parler les responsables.


Les allergènes sont des petites protéines présentes dans la salive, les glandes sébacées, les urines, les glandes anales.


C’est en se léchant que l’animal fait remonter les allergènes le long de ses poils. C’est la raison pour laquelle, le chat, grand toiletteur de renom, est plus allergisant que le chien.

Les allergènes pénètrent une première fois dans les voies respiratoires de la personne sensible et son système immunitaire encode un programme pour les combattre. Si les allergènes ne reviennent pas, il ne se passe rien. Par contre, les contacts suivants avec les allergènes de même nature sont décisifs et provoquent des symptômes plus ou moins sévères.


Le processus ne se fait pas rapidement et il faut parfois entre six mois et quatre ans avant que le système immunitaire ne déclenche une réponse symptomatique. L’absence temporaire de l’animal ne suffit pas à prévenir du risque, à moins d’une désinfection complète et rigoureuse.


Tout le monde n’est pas allergique, seuls ceux avec une  prédisposition génétique le sont.


Le chat, le chien, le lapin, le cheval, la vache, les oiseaux et les insectes peuvent provoquer des allergies.


Les allergies se manifestent par des symptômes cutanés, respiratoires ou généralisés, le dernier étant l’anaphylaxie. L’anaphylaxie est une réaction d’hypersensibilité systémique sévère  survenant brutalement suite à l’exposition à un allergène»


Les réactions qui conduisent aux soins d’urgence sont le déclenchement d’une crise d’asthme et l’œdème de Quincke, ce dernier conduisant à la mort par étouffement.


Concernant les allergies bénignes, des consignes simples et de bon sens s’imposent.


- Pas de moquettes et tapis.

- Lavage des mains après avoir caressé l’animal

- Ménage quotidien soigneux

- Aération du logis

- Animal non autorisé à dormir sur le canapé et dans le lit


Pour les allergies sévères, le traitement immédiat à appliquer, médicalement parlant, est l’éloignement de l’animal.


Comme il est inconcevable pour les maîtres aimant leurs animaux de s’en séparer, l’allergologue peut, une fois la source allergique déterminée avec certitude, administrer l’allergène incriminé par petites doses sous forme de gouttes à conserver sous la langue durant quelques minutes. Ce traitement peut durer pendant quatre ou cinq ans, et les premiers effets ne se font ressentir qu’au bout de quelques mois. La bonne nouvelle, c’est que les effets perdurent quelques années encore après l’arrêt du traitement. C’est long mais cela dure longtemps.


Il existe des traitements d’appoint de prévention pour la personne allergique qui se rend dans un lieu à risque. Ce sont les antihistaminiques, les gouttes nasales et les collyres


Les allergies aux  chiens ou aux chats sont bien réelles, mais hélas,  peu prévisibles, c’est ce qui complique la situation quand on veut adopter un petit compagnon pour la première fois.


Si l’un des membres de sa famille est allergique aux chiens, et que l’on ne le  découvre  qu’après avoir adopté Médor, c’est absolument dramatique car le  médecin  conseillera de se séparer de son compagnon.

 

Pour un chien, l’arrivée d’un bébé n’est déjà pas facile, alors devenir indésirable au bout de quelques mois à cause d’une allergie l’est encore moins.


Chacun trouvera la solution adaptée à ses besoins. Cela peut être un éloignement provisoire de l’animal en attendant l’efficacité d’une désensibilisation ou des mesures drastiques de nettoyage. Dans le cas d’une allergie très sévère, la seule solution est, hélas, de se séparer de son animal.

 

Quand on a des enfants et pas encore d’animaux, la meilleure solution est de prendre son temps pour en avoir.

Un chien (ou un chat) ne devrait jamais être adopté sur un coup de tête !

Fréquenter régulièrement des gens qui ont des chiens, aller voir des éleveurs avec sa  famille,  approcher les refuges, relève du bon sens.

Et surtout, ne pas craquer pour un chien à la première visite, même si c’est plus facile à dire qu’à faire.

 

Au moindre doute,  on peut aussi se tourner vers une race réputée moins allergisante, les problèmes s’en trouvent atténués, même si ce n’est jamais parfait à 100 %. Il est conseillé tout de même de se rendre plusieurs fois chez l’éleveur sélectionné, accompagné de la personne sensible, pour tâter le terrain.

Dans le Top 10 des chiens hypoallergéniques, on trouve le caniche, le schnauzer, le chien chinois à crête et le bichon maltais mais il en existe bien d’autres qui sont de races moins connues, donc plus difficile à évaluer.

 

Bazarder son chien parce qu’on est allergique ?

Bien sûr que non, et nous venons de faire le tour de toutes les mesures possibles à mettre en place pour le garder, mais parfois, les familles n’ont pas d’autres choix, et celles-ci ne devraient jamais être prises à partie.


C’est déjà  tellement difficile de se séparer d’un animal qu’on aime !

En rajouter et les faire culpabiliser n’est pas digne de la communauté de ceux qui aiment sincèrement les chiens.

Il faut, au contraire, les soutenir et les aider à trouver une nouvelle famille pour leur toutou ou leur minou.

 

Bien sûr, et nous le savons bien, il existe des gens qui inventent n’importe quoi pour abandonner leur chien, et leur attitude  est loin d’être glorieuse. Mais il y a une différence entre abandonner son chien au coin d’une rue et essayer de lui trouver une nouvelle famille qui lui correspond mieux.

Les prétextes comme « l’arrivée d’un bébé, un déménagement, un compagnon qui ne supporte pas le chien » sont légion, mais ces personnes, finalement, font aveu d’échec.

C’est navrant et on a envie de les traiter d’inconscientes, mais ce qui est fait est fait.

Les refuges l’ont bien compris et ne sont pas dans le jugement.

 

Notre rôle, à nous tous,  est de convaincre ces personnes de ne pas «  jeter » leur compagnon dans un refuge débordé et de prendre leur temps pour trouver LA bonne famille pour leur animal.


Evitons au chien un intermédiaire et remercions toutes les associations qui œuvrent en ce sens sur les réseaux sociaux.


© CELSIUS Prod, SABAM2021