Le chien médiateur

 

Interview de  R Frédérique par France Yorel

Photos Esprit en Cavale

 

 

“J'ai rencontré Willow alors qu'il n'avait que six semaines..


Je venais de perdre ma jument et je venais d'être mise en arrêt de travail longue durée.

A l'époque, seuls mon travail et ma jument me permettaient de sortir de chez moi et d'avoir un semblant de sociabilité”.


Ces deux événements sont dramatiques pour Frédérique, car elle est atteinte du syndrome d’Asperger et le monde extérieur lui fait peur.

A l'arrivée de Willow, Frédérique se met à photographier son chien avec passion.

Elle publie des séries de photos sur facebook.  Chacune de ses séries est un pas vers l’extérieur.

 

Parallèlement, elle  fait une demande pour que Willow soit declaré comme “soutien psychologique” pour elle-même, afin qu’il ait le droit de l’accompagner partout.

Mais elle veut aller plus loin.

De sa passion pour Willow, elle veut faire son métier:

 

 “La médiation animale ou zoothérapie est utilisée pour aider des personnes à aller mieux... en psychologie ,le plus souvent, et les chiens visiteurs permettent aux malades ou personnes âgées de mieux supporter leur condition... Par exemple... En médiation pure, les animaux permettent aux personnes en détresse psychologique de se détendre d'être plus à l'aise dans leur thérapie, en zoothérapie on peut utiliser les chevaux pour des troubles différents, qu'ils soient physiques ou psychologiques... Willow serait utilisé en médiation ,pour moi directement, puisqu'il m'aide à gérer mes émotions en extérieur, surtout pour la communication orale, et il irait rendre visite à des personnes âgées ou des enfants malades pour leur remonter le moral ou leur rendre le sourire ne serait-ce qu'un instant.”

Willow a été une révélation pour Frédérique. Ce chien est devenu, pour elle, un

formidable moyen de se dépasser et d’aller

vers les autres

Pour Frédérique, qui ne peut pas travailler à temps plein, concilier sa propre thérapie avec celle des autres est un challenge et elle fera tout pour réussir.

Malheureusement, cette forme de soutien aux personnes en souffrance est peu répandue et ne permet pas d’en vivre.

Frédérique  a donc decidé de suivre une formation pour devenir éducateur canin , afin de completer ses futurs revenus.

 

“Certaines personnes trouvent scandaleux qu'on fasse travailler les animaux, mais je ne pense pas que leur condition soit mauvaise.

Un cheval, un chien, un chat ne sont pas maltraités.

Le but est d'éduquer l'animal à être sage et à se laisser caresser, brosser, promener par des personnes à qui cela va apporter un peu de bonheur .

Des gestes simples qui permettront de mieux gérer des mouvements perdus ou la coordination,  et peut-être redonner la parole à certains en communiquant avec l’animal”.

 

© CELSIUS Prod, SABAM2019