Les PIONNIERS DU RUSSKIY TOY

Interview Johanne Bergeron par France Yorel

Photos : J Bergeron



On est en 2008.


Johanne vit au Québec et élève  deux West Highland Terriers reproducteurs mais elle cherche une petite race pour accroître son élevage.


Son conjoint aime bien le style du pinsher mais n'aime pas son tempérament. Johanne, quant à elle,  a envie de découvrir et faire découvrir une nouvelle race.


A force de recherches, elle trouve son bonheur aux USA et fait venir sa première femelle  Russkiy Toy à poils courts nommée Kassy.


C’est le coup de foudre!

Le couple est séduit par  cette race qu’il trouve gracieuse et intelligente.

Aujourd’hui, l’élevage familial s’est agrandi.

 

Les chiens de Johanne pèse moins de trois kilogrammes,  c’est ce qui caractérise cette race.


 Encore maintenant nous avons,  à l’occasion,  des chiots qui sont hors standard. Les propriétaires sont informés. Des chiots plus petits ou des chiots plus grands…  

 

Quand on demande à Johanne pourquoi elle est éleveuse, elle répond :

 

Je suis dans  l’élevage depuis plus de 15 ans. J’ai toujours aimé les animaux. Mon père était producteur laitier, donc toute ma vie s’est déroulée avec des animaux. 

Je désirais avoir un projet  avec mes enfants à  domicile. Mon fils avait différents problèmes de comportement et j’ai dû quitter mon emploi pour être plus présente à la maison.

J’ai débuté dans l’élevage canin pour offrir des chiens de qualité qui correspondrait au standard de la race. 

 

Johanne nous apprend que les russkiy toys possèdent un caractère différent selon la longueur de leurs poils.

 

Ceux qui ont les poils courts sont plus agiles ,plus frileux, donc plus « sous les couvertures », et  ils cherchent plus la présence de leur maître.   Ils sont plus méfiants envers les étrangers et moins fugueurs par la même occasion.

 Ceux qui ont les  poils longs sont plus calmes, moins agiles mais plus fugueurs. Ceux-ci adorent les balades et vont assez facilement vers les étrangers. 

" Les russkiy toys possèdent un 

CARACTERE

différent selon la longueur de leurs poils."

Le russkiy toy est méconnu. Johanne a déposé une demande de reconnaissance auprès du CKC* en 2012. Le couple a obtenu l’inscription comme race diverse en 2016 seulement et il espère obtenir la pleine reconnaissance cette année. C’est avec de la persévérance que ses passionnés  finiront par donner le titre que le russkiy toy mérite.

 

Nous avons des réservations régulières, donc la race commence à être plus connue du public.  

 

Pour se faire connaître, le couple fréquente les salons canins.

 

Johanne conseille :

 

Toujours  bien réfléchir avant de décider d’acquérir un animal. Prendre le plus possible d’informations sur la races que l’on  désire, contacter les éleveurs pour parler de la race. Etre prêt à attendre plus d’un an avant de voir le  bébé arriver dans la famille.  

 

 Concernant les problèmes spécifiques liés à la race, Johanne prône la prudence car la race du russkiy toy est encore en élaboration. Johanne et son compagnon sont des pionniers.

 

Comme pour toutes les petites races, il faut être prudent aux niveau des rotules même  si jusqu’à maintenant nous n’avons jamais eu besoin d’opération. Nous avons eu quelques sujets en grade 1 et 2.

Nous avons eu aussi deux nécroses de la tête fémorale, qui pour l’instant, n’ont pas de cause génétique prouvée, mais nous avons payé les frais de la chirurgie pour l’un des deux cas.

Les dents sont à surveiller, certaines ne tombent pas à l’âge adulte.

Jusqu’à maintenant, il n’y a pas de test génétique  pour cette race. Nous travaillons avec le laboratoire génétique de l’université de Montréal ( lagevet.ca )

 

Johanne déclare que le russkiy toy aime bien les enfants, mais les enfants doivent bien aimer le russkiy toy, c’est-à-dire le manipuler avec soin pour ne pas le mettre en danger. Johanne déconseille fortement et refuse de vendre ses chiots aux familles qui ont des enfants turbulents ou aux personnes trop souvent absentes de leur domicile.

 

Concernant le choix du poil , court ou long, Johanne décrit au futur adoptant les différences de tempérament mais le poil long est , pour l’instant, le plus populaire.

 

Le couple consacre beaucoup de temps à sa passion et les loisirs sont minimalistes.

 

Nous avons une caravane installée sur une Zec ou nous partons avec la meute l’été. Nous en plaçons en famille d’accueil pour nous permettre un peu de  liberté de temps en temps

 

Quand on demande à Johanne si elle serait prête à repartir de zéro, elle répond sans hésitation « oui » car c’est une passionnée.

 

J’adore sélectionner mes futures portées, mais par contre, je trouve difficile la gestion financière qui n’est pas toujours au rendez-vous. Les frais de vétérinaire nous égorgent littéralement  et le peu de reconnaissance de l’élevage responsable au Québec nous déçoit.

 

* CKC : club canin canadien


© CELSIUS Prod, SABAM2021

LES CONSEILS DE JOHANNE

POUR RENDRE UN 

RUSSKIY TOY HEUREUX

Il faut savoir que le Russkiy Toy est

un compagnon polyvalent qui adore courir et jouer.


Il  convient aux petites familles  ou aux couples retraités qui sont encore actifs.


Le Russkiy Toy peut très bien être heureux  en appartement car il n’est pas exigeant.