Comme le chien de la plage

 Interview de Marie Bouet par France Yorel
photos M Bouet

Naboo

C’est en lisant les annonces d’un journal en ligne que Marie est tombée sur un chiot terre- neuve qui a fait chavirer son cœur.

 

« Je suis allée le voir un lundi, me disant que je prendrais un temps de réflexion mais quand j’ai vu sa bouille, je n’ai pas pu me résoudre à partir sans lui.  L’éleveur m’avait dit que c’était le plus gros de la portée, et que ce serait un gros gabarit. C’est ce que je recherchais, j’aime les gros chiens. J’ai eu un coup de foudre au premier regard, c’était une évidence ! ».


Naboo, c’est son nom, n’est pas le premier chien de Marie.


Elle avait déjà à la maison, Palma, une chienne mâtin espagnole, recueillie dans une association, et Doudoune, une chienne golden retriever qui était  en fin de vie.

 

« C’est pour ça que je suis allée chercher Naboo. Je ne me voyais pas vivre avec un seul chien. Je pensais cependant que ma regrettée Doudoune vivrait un peu plus longtemps que ça, mais malheureusement les choses ont tourné autrement. »

Avant ces trois chiens-là, Marie a eu Isis un berger allemand ainsi que Lakmé et Opale, des setters anglais, alors les chiens, elle connaît.


Aujourd’hui elle s’occupe également d’une jument et de deux chats dont l’un vient d’un refuge.

 

Naboo le terre-neuve n’est pas arrivé par hasard dans la vie de Marie.

 

« Depuis l’âge de trois ou quatre ans, je suis amoureuse de cette race. Nous avons un appartement dans le Sud qui donne sur une petite plage où se promenait régulièrement une chienne terre-neuve, qui appartenait à des restaurateurs voisins. Elle s’appelait Anka, et dès que nous descendions, j’allais la voir. J’adorais me baigner avec elle, elle me rattrapait toujours par le bras pour me ramener vers le sable !

Depuis, l’idée d’en avoir un à moi n’a jamais disparu et j’ai finalement eu mon bébé ours ! »

Avoir un si gros chien pourrait sembler une contrainte pour de nombreuses personnes, mais Marie n’est pas de cet avis. Naboo lui apporte beaucoup d’amour et de joie.

 

« Je l’aime profondément. J’adore les moments qu’on partage ensemble, il me fait rire. Il m’apporte aussi beaucoup de réconfort quand j’ai un coup de mou. »

 

Au grand dam de Marie, Naboo ne connaît pas la plage près de la maison familiale, où jadis,  elle nageait avec le terre-neuve de ses voisins. En effet,  le  voyage vers le sud est trop long pour les deux gros chiens qui seraient incofortablement installés dans la voiture.

 

« En revanche, je pars souvent avec mon conjoint en weekend avec les deux loulous. »

Palma
Naboo

Marie définit son terre-neuve comme un chien entêté  refusant les ordres qui ne lui plaisent pas.

 

"Il faut qu’il ait décidé de faire ce qu’on lui demande, sinon c’est comme se heurter à un mur. Mais malgré  son caractère qu’il faut respecter, c'est vraiment un gentil chien.


Dès que quelqu’un arrive à la maison, il lui fait la fête (avec un peu de bave en cadeau). C’est un vrai pot de colle avec moi, il me suit jusqu’aux toilettes. Je l’appelle souvent " ma deuxième ombre"!


En revanche, avec les autres chiens, Naboo est dominant. Quand l’autre en face est dominant aussi, j’évite qu’ils se rencontrent. Quand c’est un dominé, je laisse faire et Naboo se lasse vite.


Avec mes chats, ça se passe super bien. C’est mon chat qui a le dessus sur lui…"

Quand on demande à Marie ce qu’elle aimerait changer dans son éducation, elle pense à la socialisation.

 

« Je pensais avoir réussi la socialisation, je me rends compte que ce n’est pas tellement le cas quand je vois son comportement avec les autres. J’ai pris des cours d’éducation, l’éducateur m’a clairement fait comprendre qu’il était ultra-protecteur envers moi, et que s’il était « agressif » avec les autres chiens, c’était pour me protéger. Du coup je ne sais pas si c’est vraiment raté… »

 

Son amour pour Naboo est si fort qu’elle a le souhait de le faire reproduire pour garder un bébé mâle, qu’elle fera sans doute reproduire à son tour.

 

Avoir un terre-neuve était le rêve d’enfance de Marie et maintenant que celui-ci est réalisé,  elle pense que la réalité se révèle être bien meilleure que le rêve.

 

« C’est une réelle chance que de vivre avec un tel chien au quotidien.

Il m’a appris la patience, la résilience. C’est un ensemble qui me fait dire qu’il m’a appris plus que ce que je ne lui ai appris. Il m’a appris à aimer sans rien attendre en retour. Il m’a appris beaucoup de choses sur moi-même. Il m’a aidée à me relever quand j’étais au plus bas. Je lui dois beaucoup. »

 

Marie n’a aucun regret et elle referait mille fois la même chose si elle en avait l’occasion.


© CELSIUS Prod, SABAM2021

 

LES CONSEILS DE MARIE

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AUX FUTURS ACQUEREURS

D'UN TERRE-NEUVE

- Bien se renseigner sur la race.

- Poser des questions directement à un éleveur.

- Bien se renseigner sur l’élevage, savoir s’ils testent les reproducteurs.


Un chien demande beaucoup de temps et beaucoup d’argent, surtout quand c’est un géant comme le terre- neuve, que ce soit en nourriture ou en frais vétérinaires. Il faut également avoir une voiture qui soit assez grande pour transporter un chien de 80 kilos.

 

Il faut être conscient que ce n’est pas un chien qu’on peut emmener partout (au restaurant, il est rare qu’il soit accepté).

C’est un gros chien qui peut être brutal avec des enfants, sans méchanceté, mais dans sa gestuelle balourde.

Le meilleur conseil que je puisse donner, c’est de l’aimer autant qu’il vous aime !